Le grand jour est enfin arrivé et vous allez accoucher. Vous attendiez ce moment avec impatience, mais vous êtes à la fois excitée et nerveuse à l’idée de ce qui vous attend. Détendez-vous ! L’accouchement naturel ou par voie vaginale est le mode d’accouchement le plus courant dans les maternités.
Il débute avec le travail qui se déclenche tout seul et généralement sans stimulation médicamenteuse. Ce type d’accouchement comprend trois grandes étapes permettant la sortie de votre bébé. Comment se déroule-t-il ? Quelles sont ses différentes étapes ? Combien de temps dure-t-il ?
Qu’est-ce que c’est qu’un accouchement par voie vaginale ?
L’accouchement est décrit par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) comme « l’ensemble des phénomènes qui conduisent à l’expulsion du fœtus et des annexes (placenta, liquide amniotique et membranes) après 30 semaines d’aménorrhée ». L’accouchement par voie vaginale ou encore appelée accouchement naturel, désigne l’accouchement qui a eu lieu par les voies naturelles. Il existe de nombreux signes annonciateurs du travail. Celui-ci comprend trois étapes : l’effacement et la dilatation du col de l’utérus, l’accouchement proprement dit ou l’expulsion du fœtus et enfin la délivrance qui correspond à l’expulsion du placenta et des membranes.
La dilatation du col de l’utérus
Cette première étape de l’accouchement peut durer en moyenne 8 à 12 heures selon que vous soyez à votre premier accouchement ou non. En effet pour les nullipares (femme dont c’est le premier accouchement), cela est plus long tandis que chez les multipares (femme ayant déjà accouché au moins une fois d’un bébé), cela est plus court.
La dilatation du col de l’utérus se décompose en 3 phases à savoir.
Le travail latent
Ici, le col de l’utérus auparavant fermé, s’efface et se dilate jusqu’à 4 cm environ sous l’effet des contractions. Ces dernières au départ irrégulières et de faibles intensités se modifient progressivement. Elles passent ainsi de l’étape de douleurs basiques de crampes menstruelles dans le bas du dos ou le ventre à quelque chose de plus intense et deviennent régulières et rapprochées. Elles durent ainsi plusieurs secondes chacune (30 à 45 secondes) et se produisent toutes les 3 à 5 minutes au fur et à mesure que la dilation devient importante. Elles deviennent progressivement douloureuses et annoncent la phase de travail actif. C’est le moment de vous rendre à l’hôpital avec votre sac d’accouchement rangé à l’avance. Il faut noter que cette phase de travail latent dure généralement des heures. Vous pourrez perdre les eaux à ce moment du travail ou bien vous les perdrez pendant la phase de travail actif. Parfois la poche des eaux ne se perce pas d’elle-même : la sage-femme peut alors s’en charger une fois arrivée à l’hôpital.
Le travail actif
Au cours de cette phase, la dilatation du col passe de 4 cm à 10 cm. Cela se produit tout doucement avec une dilatation moyenne d’un demi-centimètre par heure jusqu’à dilatation complète. Les contractions deviennent de plus en plus intenses, fréquentes et longues de 60 secondes environ. C’est d’ailleurs à ce moment qu’elles vont se rapprocher toutes les 2 minutes ou moins afin d’atteindre une ouverture complète du col. Une fois, la dilatation de 10 cm atteint, la tête du bébé s’engage désormais dans le petit bassin, ce qui provoque une forte pression, des inconforts et encore de la douleur.
Le travail passif ou de transition
C’est la dernière et la plus courte des phases de la dilation du col de l’utérus. Au cours de cette étape, nous avons le col totalement dilaté et ouvert à son maximum. Les contractions sont autant rapprochées qu’à l’étape précédente et peuvent durer jusqu’à 90 secondes. Cela peut désormais vous paraître interminable et pourrait même occasionner des nausées et des vomissements. Le personnel sera à votre disposition pour vous aider à gérer cela afin de vous amener plus sereinement à la phase d’expulsion de votre bébé.
Durant cette phase de dilatation, votre sage-femme sera à vos côtés pour vous rassurer et s’assurer du bon déroulement de l’accouchement. On vous placera sous monitoring afin de suivre les contractions ainsi que le rythme cardiaque de votre bébé. De même si vous le souhaitez (et que les conditions le permettent), vous pouvez demander une péridurale qui sera posée par le médecin anesthésiste afin de soulager vos douleurs. Le produit sera injecté dans la zone située à proximité de la moelle épinière.
La naissance ou l’expulsion du bébé
Cette deuxième étape commence une fois la dilatation complète. Elle peut durer une trentaine de minutes, ou moins s’il ne s’agit pas de votre premier accouchement. Mais s’il s’agit de votre première expérience, cette étape pourra durer plus longtemps, jusqu’à deux ou trois heures.
Le bébé est désormais bien engagé dans le bassin et dans les muscles du périnée qui se dilatent progressivement. Vous pouvez alors commencer à pousser en rythme avec les contractions sous les ordres de la sage-femme de façon à aider votre bébé à traverser votre vagin. Une épisiotomie pourrait être nécessaire, pour éviter une déchirure complexe lors de l’expulsion de votre bébé.
Généralement, le passage de la tête est le plus difficile, mais ensuite le corps de votre bébé viendra tout seul sans que vous ayez à pousser. À sa sortie, le bébé pousse un premier cri, on le recouvre d’une couverture propre pour l’aider à maintenir sa température. La sage-femme pourra couper le cordon ombilical. Vous pourrez alors le prendre dans vos bras pour un premier contact (très important pour la mise en place de l’allaitement) avant qu’on lui procure les premiers soins. Le contact peau à peau est vivement conseillé, car il favorise la découverte du bébé et sécurise ce dernier. Ce contact va aussi aider à augmenter la sécrétion de l’hormone dite de l’attachement maternel. Dans les cas de naissance en siège, c’est-à-dire par les fesses, votre périnée va s’étirer, ce qui demande des gestes adaptés. Parfois, cela peut nécessiter une assistance du gynécologue qui utilisera des instruments spécifiques comme le forceps, la ventouse, la spatule et autres.
La délivrance
Dernière étape de l’accouchement, la délivrance a lieu environ 20 à 30 minutes après l’accouchement. Les contractions reprennent et c’est le moment d’expulser le placenta qui a permis les apports en nutriments et en membranes qui entouraient le fœtus pendant la grossesse. N’ayez crainte, ces dernières contractions sont moins douloureuses, puisqu’elles surviennent généralement alors que la péridurale fait toujours effet. Parfois dans certains hôpitaux, l’ocytocine est directement injectée aux femmes afin de prévenir le risque d’hémorragie du post-partum. Les contractions qu’elle déclenche permettent de décoller le placenta présent dans l’utérus. La sage-femme appuie dessus et vous pourrez pousser encore une dernière fois en serrant bien le ventre. Une fois sortie de la cavité utérine, elle l’examinera pour vérifier qu’il est complet et si ce n’est pas le cas, il y a un risque d’hémorragie. Elle procédera alors immédiatement sous anesthésie, à une révision utérine en récupérant les débris placentaires manuellement à l’aide de gants stériles.
Après la sortie du placenta, votre utérus va continuer à se contracter de nouveau pour éviter les hémorragies et reprendre sa forme initiale. Si une épisiotomie a eu lieu, elle sera recousue à ce moment-là.
Vous voilà maman, félicitations, votre bébé est né. C’est désormais le moment de se rétablir tout doucement. Ainsi, la jeune mère passera 2 heures de surveillance dans la salle de naissance sous la supervision de la sage-femme qui vérifiera régulièrement son état de santé. La tension, le pouls, les saignements, la rétraction utérine seront contrôlés régulièrement ainsi que certaines constantes du bébé, avant que ces derniers ne soient conduits en chambre.