Une grossesse à risque est une gestation dans laquelle la mère ou son enfant sont atteints d’une pathologie qui peut affecter leur santé. Cette condition peut les exposer à une situation difficile et perturber le bon déroulement de la grossesse. Cela peut ainsi entrainer des complications traitables ou non par le corps médical.
Cependant, divers facteurs peuvent être à la base d’une grossesse à risque. Il est donc important d’être bien suivie afin d’éviter de très graves conséquences. Quelles sont alors ces affections qui peuvent perturber le bon déroulement de la grossesse ? Quelles sont les dispositions à prendre ?
Les affections dangereuses pouvant perturber la grossesse
Il est possible de contracter une infection qui perturbe le bon déroulement de la grossesse et le développement du fœtus. Dans cette catégorie de maladies dangereuses, plusieurs affections seront surveillées par votre maternité à savoir :
- la rubéole : elle peut entrainer chez le fœtus de malformations du cerveau et du cœur ainsi que des troubles de la vue ou de l’ouïe. Cette affection ne présente pas toujours de symptômes, mais lorsqu’elle se manifeste vous pourrez avoir de la fièvre, des éruptions cutanées ou des ganglions. Mais attention à ne pas confondre la rubéole à la roséole qui ne présente aucun danger pour le fœtus.
- La toxoplasmose : elle peut engendrer également de nombreuses malformations au niveau du cerveau et des yeux du fœtus. Les symptômes de cette maladie normalement bénigne se confondent aux symptômes d’une simple fièvre passagère. Cela peut parfois passer inaperçu chez de nombreuses femmes enceintes tout en ayant de graves conséquences sur le fœtus. C’est pour cette raison que sont effectués des tests sérologiques de surveillance de la toxoplasmose tout au long de la grossesse et 1 mois après l’accouchement.
- La listériose : c’est une affection rare, mais grave au cours de la grossesse. Elle se traduit par des symptômes tels que les troubles digestifs, les violents maux de tête et la fièvre. Lorsqu’elle n’est pas vite diagnostiquée et traitée, elle peut entrainer des infections chez le bébé, un accouchement prématuré ou dans de graves cas une fausse couche.
- L’hépatite B : cette infection peut se transmettre au fœtus par le biais de la mère malade. C’est pourquoi des tests sérologiques sont effectués très tôt afin de détecter la maladie et protéger le bébé. Ainsi à la naissance, l’enfant doit directement être vacciné pour éviter l’apparition d’une insuffisance du foie au cours de sa vie.
- La varicelle : elle se manifeste par l’apparition de cloques sur tout le corps qui démangent. Cela peut parfois être accompagné de fièvre et de maux de tête sans vraiment grande gravité pour le porteur du virus. Cependant au cours de la grossesse, la varicelle peut faire beaucoup de dégâts sur le fœtus que vous portez. En fonction du trimestre où vous contracter la maladie, votre bébé sera exposé au risque de développer une malformation, d’avoir un retard de croissance in utérin, de souffrir d’une atteinte pulmonaire ou encore d’avoir des lésions cérébrales.
- Les infections urinaires : leur apparition est favorisée par tous les changements hormonaux que provoque la grossesse. En effet, cette dernière baisse les défenses immunitaires de la femme, ce qui occasionne la prolifération des microbes surtout au niveau de l’urètre et de la vessie. Ainsi lorsque vous constatez quelque chose d’inhabituel comme de la douleur ou des brulures au cours de vos mictions, parlez-en à votre professionnel de santé. Les infections urinaires peuvent être très dangereuses, car elles peuvent provoquer des contractions très tôt et donc un accouchement prématuré.
Ces maladies sont toutes infectieuses avec diverses origines : bactériennes, virales, à travers des parasites. Elles peuvent se transmettre par l’intermédiaire de vos animaux, vos proches, des inconnus et même à travers des contacts simples avec les produits alimentaires achetés en grandes surfaces ou à l’épicerie. Elles sont très dangereuses pour vous et votre bébé et peuvent entrainer des complications au cours de la grossesse. Il est donc important de manger des aliments bien cuits au cours de la grossesse en évitant au maximum les crudités en général. Il faut observer aussi un mode de vie sain en mettant un accent particulier sur l’hygiène corporelle et celui de l’environnement qui nous entoure.
À cette catégorie d’affections aigües, on peut ajouter des maladies chroniques existant chez la femme avant que cette dernière ne tombe enceinte. Ces troubles pourraient augmenter le risque de souffrir de diverses complications au cours de la grossesse. Cela peut être déterminant pour l’état de santé de la mère et celui du bébé. Ainsi nous pouvons citer ici :
- les troubles rénaux ;
- la drépanocytose ;
- une insuffisance cardiaque ;
- l’épilepsie, qui avec le stress émotionnel et physique qu’engendre la grossesse peut devenir chaotique à vivre avec des crises épileptiques qui deviennent encore plus fréquentes et plus violentes ;
- une malformation ou maladie cardiaque qui avec le stress supplémentaire dû à la grossesse augmente les risques de défaillance cardiaque pour la mère;
- l’asthme, durant leur grossesse certaines femmes asthmatiques ressentent des crises plus sévères.
Les autres complications de la grossesse sont des problèmes liés au liquide amniotique (infection intra-amniotique), à l’implantation du fœtus (grossesse extra-utérine), à l’insuffisance cervicale (faiblesse du col de l’utérus). Les nausées et vomissements sévères pendant la grossesse, les antécédents de fausse couche et l’incompatibilité Rhésus sont également des difficultés.
Les femmes souffrant de ces affections doivent être prises en charge afin d’être dans de meilleure condition physique avant le début de la grossesse si cela est détecté tôt. Une fois enceintes, elles doivent se rendre dans un centre hospitalier afin de bénéficier d’un suivi particulier. Cela sera supervisé par une équipe pluridisciplinaire comprenant un obstétricien, un spécialiste de l’affection et bien d’autres spécialistes au besoin.
Les facteurs de risques liés au physique de la future mère favorisant les complications de la grossesse
Certaines caractéristiques physiques chez la femme peuvent augmenter les risques de complication au cours de la grossesse. Il s’agit entre autres du poids, de l’âge et de la taille de la future mère.
Les risques liés au poids
Les femmes très minces, dont l’indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 19,8 ou qui pèsent moins de 45 kg avant la grossesse présentent plus de risque d’avoir un bébé de taille et poids insuffisant.
Celles en surpoids par contre, dont l’IMC est de 25 à 29,9 avant la grossesse et les femmes obèses (dont l’IMC est supérieur à 30) sont plus susceptibles de présenter les risques de développer :
- un diabète gestationnel (c’est un cas d’augmentation de la glycémie durant la grossesse uniquement, causée par une intolérance au sucre) ;
- une hypertension gestationnelle (hypertension artérielle qui apparaît après 20 semaines de grossesse) pouvant évoluer en pré-éclampsie ou en éclampsie;
- un bébé en insuffisance pondérale (petit pour l’âge gestationnel) ;
- un bébé présentant des anomalies congénitales ;
- une fausse couche et des enfants mort-nés ;
- une pré-éclampsie (provoquée par une forte pression artérielle ainsi qu’une importante présence de protéines dans l’urine provoquée liée à un dysfonctionnement placentaire) ou une éclampsie (une complication de la pré-éclampsie provoquant des crises épileptiques) ;
- une grossesse prolongée (qui dure 42 semaines ou plus) ;
- une nécessité de recourir à une césarienne.
Les femmes obèses et en surpoids peuvent pratiquer une activité physique au moins 3 fois par semaine ou adopter un régime alimentaire plus sain.
Les risques liés à l’âge
Les femmes de plus de 35 ans présentent un risque élevé de développer au cours de leur grossesse une hypertension artérielle évoluant généralement en pré-éclampsie. À cela, peut s’ajouter un diabète gestationnel (diabète qui se développe pendant la grossesse), des anomalies chromosomiques chez le fœtus, et même dans des cas graves la mort in utero.
Notons aussi des complications qui pourraient être observées au cours du travail, telles que la mauvaise position du placenta (placenta prævia) ou le décollement placentaire qui peuvent provoquer une hémorragie au cours de l’accouchement par voie vaginale. Les substances telles que l’alcool, la cocaïne et le tabac peuvent aussi augmenter le risque de malformations congénitales.
Les bébés de cette catégorie de femme sont plus susceptibles de présenter des malformations congénitales, telles que l’atrésie œsophagienne, des malformations cardiaques, une malformation de l’urètre ou une malformation du crâne.
En ce qui concerne les femmes trop jeunes en occurrence les adolescentes, il est remarqué qu’environ 13 % des grossesses recensées dans cette catégorie présente un risque accru d’anémie et de pré-éclampsie. Elles peuvent aussi avoir des bébés nés en insuffisance pondérale. Cela est dû au fait que les adolescentes surtout celles issues de milieux défavorisés ont des difficultés à obtenir des soins médicaux adaptés pendant la grossesse.
Les risques liés à la taille
Les femmes de taille inférieure à 1,50 ont généralement un petit bassin, ce qui peut rendre l’accouchement difficile. L’épaule du fœtus, par exemple, pourrait se bloquer au niveau de l’os pubien. Cette complication est appelée la dystocie de l’épaule. De plus, chez les femmes de petite taille, le risque de travail prématuré et d’accoucher d’un bébé en insuffisance pondérale est très élevé. Ainsi en fonction de cet aspect de votre physique, votre médecin vous surveillera particulièrement afin d’anticiper et d’éviter certaines situations inconfortables à votre bébé et vous.